Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

dimanche 31 août 2014

Quelque part

en Alsace, tout au bord de la Franche-Comté...le village de Hirtzbach...


...Un homme riche eût besoin d'une glacière..

 Mais la méchante sorcière qui vivait en ces lieux, dérangée par le bruit des maçons,
...jeta un sort à l'homme riche, ce dont s'indignèrent trois canards qui nageaient sur un étang.
Ils nagèrent, nagèrent, nagèrent...
...pour aborder dans sur la rive.
...Délaissant l'eau pour la terre ferme...
Ils sont arrivés au pied d'un très vieil arbre et lui ont demandé: "Qu'est-il arrivé à l'Homme Riche?"

-Je ne sais pas dit l'arbre; il n'y a qu'un instant, il était assis sur ce banc, puis il a disparu.
Les canards ont poursuivi leur enquête et ils sont arrivés, à la Maison de Bois qui les regardait de sont plus grand oeil, tout largement ouvert.
Où est passé l'Homme Riche ont demandé les canards? - Je n'en sait rien à dit la Maison de Bois; il faut demander aux Nains. Tout à l'heure ils dansaient la ronde sous leur kiosque.
Merci, ont répondu les canards et ils de sont dandinés jusqu' au kiosque mais les nains n'y étaient plus. Au détour du chemin, ils ont trouvé leur maison.
La maison était vide... Les canards marchaient, marchaient; ils étaient fatigués. Les canards ne sont pas fait pour arpenter les chemins.... Dans la Maison Toute Ronde, une vieille femme cassait des noix...


Elle non plus n'avait pas vu l'Homme Riche. Il faut, dit-elle, demander aux Trois Arbres Dressés.
Rapprochez-vous de l'eau, ont répondu les Trois Arbres; et les canards ont vu le Petit Pont sur le Ruisseau. Ils étaient bien contents! Ils allaient enfin pouvoir nager et reposer leurs pauvres- petites -pattes- palmées- pas- faites-du-tout-pour-marcher-sur-la-terre.
Le plus grand des arbres leur a montré un banc; mais les canards ne sont pas faits pour s'asseoir sur des bancs et en plus, ils voulaient savoir ce qu'était devenu l'Homme Riche.
Ils ont sauté dans l'eau, sont passés sous le Petit Pont...
Et c'est juste avant la Cascade qu'ils l'ont enfin trouvé! Ils ont eu du mal à le reconnaître! Assis sur une pierre au bord de l'eau, il est devenu crapaud..... Jeunes filles, si vous allez dans le Sundgau, visitez le Parc Enchanté et quand vous verrez le Gros Crapaud de Pierre, n'hésitez pas à l'embrasser! C'est une Homme Riche qui vous construira des Palais de Pierre bien frais et jamais plus vous ne manquerez de sorbets...

vendredi 22 août 2014



Aux jeunes gens, les durs travaux; aux hommes mûrs
La méditation et les conseils; aux vieux,
La prière, et un coeur qui se souvient des dieux.

HESIODE (Traduction Marguerite Yourcenar)

jeudi 21 août 2014



... Et mieux vaut vivre esclave et de pain noir nourri
Que régner chez les morts...

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)

mercredi 20 août 2014

... Car il viendra, le jour quoi verra Troie en flammes
Et Priam abattu et son peuple tombé...

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)


mardi 19 août 2014

Saint Bernard de Clairvaux

Sa "parole de miel" lui a valu d'être le saint protecteur des abeilles et des apiculteurs. Aussi prions Saint Bernard d'intercéder en leur faveur, elles en ont bien besoin.
Né près de Dijon en 1090 et de santé fragile, il n'en composa pas moins  300 sermons, rédigea la règle de l'ordre du temple, fonda l'ordre des Cisterciens , l'abbaye de Clairvaux et prêcha la seconde croisade. Une vie bien remplie pour un homme si faible qu'il fallait disait-il, le ressusciter chaque matin et ceci pendant 63 ans. 
Sa mère alors qu'elle l'attendait, vit en rêve un petit chien blanc qui "garderait la maison de Dieu et aboierait contre les méchants". Ce pourquoi on le figure presque toujours vêtu de l'habit blanc des moines de Citeaux. 
Lui-même rêva beaucoup tant éveillé qu'endormi. Dans sa jeunesse, c'est Satan lui-même qui lui envoya en songe de troublantes tentations sous forme de belles jeunes filles; Il ne succomba pas et c'est pourquoi auprès de lui figure souvent un diablotin enchaîné.
Indifférent aux plaisirs matériels, il s'imposait des jeûnes sévères qui sans doute pourraient expliquer ses faiblesses et aussi certaines apparitions. Car Bernard fréquentait volontiers le Christ et sa Sainte Mère. Le Christ qu'il voyait souffrir sur la croix et dont il n'hésitait pas à boire le sang qui coulait de la plaie qu'il avait au flanc.
La Vierge aussi n'a pas manqué de le désaltérer. Figurez-vous qu'un jour qu'il priait devant sa statue, la pierre s'est animée et Marie lui a offert son sein dont il a bu le lait. Ce "Miracle de la Lactation" a perturbe le peintre Alfonso Cano. S'il n'a pas osé représenter Saint Bernard les lèvres sur le sein de la Vierge, il a imaginé la mère du Christ pressant son têton et en faisant jaillir un long jet en direction de la bouche ouverte du bon moine. Ce que pour ma part, je trouve tout aussi choquant.

dimanche 17 août 2014


... Et les bûchers des morts et leur lourde fumée...

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)

samedi 16 août 2014

La mort du Héros...




... Et le héros mourut, vaincu par l'âpre glaive
Et par la sombre Mort....

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)

mercredi 13 août 2014


... Et Thétis s'élança, frôlant le dos des vagues,
Ainsi qu'une mouette...

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)

mardi 12 août 2014

... Le vent, bon compagnon, les poussait sur la mer...

HOMERE (Traduction Marguerite Yourcenar)

vendredi 1 août 2014

Mythe, conte ou llégende? Posé sur 2021



Les contes, mythes et légendes sont à la littérature (en moins scientifique cependant), ce que l’archéologie est à l’histoire. Mais, me direz-vous, quelle  différence entre les trois ?

A/ Les légendes : elles donnent un sens à des sites, arbres, sources, monuments dont la présence ou la forme est difficilement explicable, voire effrayante. On les trouve aussi quand les sources historiques sont floues comme pour  l’Atlantide ou la ville d’Ys.
 Souvent basées sur des faits supposés réels, qui se sont produits en des temps anciens, à des endroits donnés, elles mettent en scène des personnages dont on magnifie ou diabolise la personnalité et les actes, en y ajoutant une part de merveilleux. Elle est cousine et différente de l’épopée.
La chanson de Roland, par exemple, est une épopée : Roland est doté de qualité surhumaines, mais nulle fée, nul magicien n’intervient dans l’histoire ;  tandis que la quête du Graal par le roi Arthur et ses chevaliers est une légende dans laquelle on rencontre souvent des êtres imaginaires.

B/Les mythes : ils ont pour fonction d’expliquer la naissance du monde (cosmogonie) et la fin du monde (eschatologie). On les trouve entre autre dans les grands livres des religions, Bible, Coran ou encore chez Homère, Ovide ou Hésiode.
 Les personnages du mythe incarnent les forces de la nature ou certains aspects de la condition humaine.
Le mythe sert aussi à expliquer, des phénomènes naturels difficiles à comprendre, voire effrayants en personnifiant, le soleil, la lune, la pluie, le tonnerre etc…

C/Quant au conte, le Petit Robert dit qu’il est le « récit de faits, d’aventures imaginaires destinés à distraire. »
Michel Jaffrenou, pour sa part, pense que : « Les contes à l’origine, pourraient être des rêves qui, une fois racontés, deviennent des récits. Les donateurs en sont les anges tutélaires. Ils permettent aux rêves d’advenir. »
On pourrait dire que le conte est plus universel que le mythe, puisqu’il va bien au-delà des religions et des cultures. C’est un langage international alors que le mythe ou la légende sont souvent influencés par des traditions religieuses ou historiques.
Les mythes et légendes comportent donc des éléments culturels alors que les contes prennent leur source au plus profond de l’inconscient collectif.
On voit un perpétuel aller et retour du culturel et du religieux au conte et du conte au culturel et au religieux; par exemple, l’histoire de Samson et Dalila, dont Vladimir Propp pense que le texte biblique s’inspire d’un conte.

Mais il peut arriver aussi que la légende rejoigne le mythe après être née du conte.
Prenons Hercule: des histoires (des contes,) à l’origine différents, sont attribués à un homme plus fort et plus courageux que ses contemporains, la légende naît; ce héros est amené à combattre des créatures extraordinaires dans lesquelles on peut reconnaître des forces de la nature ou des sentiments inexprimables, voilà le mythe.

Les trois ont cependant un point commun : ils sont issus de la littérature orale.



Bon anniversaire

Une Enfance en Russie

Un auteur, en France ne figure dans aucune histoire de la littérature ; dans aucun manuel scolaire ; un auteur pourtant, édité et réédité sans arrêt depuis près d’un siècle. Un des ses personnages dont les malheurs sont connus de toutes les petites filles, porte le même prénom qu’elle : Sophie.
Sophie de Ségur, née Rostopchine, était sans doute trop aristocrate et trop catholique pour avoir droit à une place dans la républicaine et laïque école de Jules Ferry !
Née un 19 Juillet 1799, à Saint Petersbourg , on lui donne pour parrain le tsar Paul 1°. Le père de la Comtesse de Ségur, Fédor Rostopchine, figure dans son œuvre sous les traits imposants du général Dourakine :

« Dérigny attendait le général pour aider à sa toilette, qui fut longue et qui mit en évidence toute l’ampleur de sa personne. Grande tenue de lieutenant général, uniforme brodé d’or, culotte blanche, bottes vernies, le grand cordon de Sainte Anne et de Saint Alexandre, des plaques en diamants, l’épée avec une poignée en diamants, et une foule de décorations de pays étrangers à la Russie… »

« Dourak » en russe, ça veut dire idiot. Pas très aimable ? Peut-être…C’est la manière pour Sophie, de se venger gentiment d’un père dont la faiblesse envers son épouse Catherine est à l’origine de la plupart de ses malheurs …Pourtant Fédor adorait sa seconde fille ; il l’avait surnommée Sophaletta ; nous allons en faire autant pour distinguer la créatrice de sa créature, Sophie de Réan.
Sa mère, Catherine Rostopchine, née Protassov, est aussi difficile à assumer que Mme Lepic pour Poil de Carotte et que Folcoche pour Hervé Bazin. Folcoche avait fait scandale en 1948 ; dans la trilogie de Fleurville, publiée un siècle plus tôt, la Comtesse de Ségur fait de la marâtre une belle-mère : Madame Fichini, une folle furieuse qui fouette, punit, se laisse aller à une violence et une injustice terrifiantes ; aussi la rend-elle ridicule :

« Madame Fichini descendit triomphante, grasse, rouge, bourgeonnée. Ses yeux étincelaient d’orgueil satisfait ; elle croyait devoir être l’objet de l’admiration générale avec sa robe de mère Gigogne, ses gros bras nus, son petit chapeau à plumes de mille couleurs couvrant ses cheveux roux, et son cordon de diamants sur son front bourgeonné…

Mme de Réan , la mère naturelle de Sophie, à l’inverse, montre le bon côté de Catherine Rostopchine : une éducatrice rigoureuse, une femme belle, cultivée , austère, une mère toutefois peu affectueuse. La comtesse de Ségur la fera périr dans un naufrage. La mauvaise mère hantera longtemps son imagination ; plus tard elle en fera le titre et l’argument d’un de ses romans . Mais sur la pression de son entourage scandalisé, « La Mauvaise Mère » deviendra « François le Bossu ». Il est vrai que la futile Madame des Ormes, si elle en a certains défauts, n’a aucune des qualités de Catherine .
Elle aurait e?y ce mois-ci 215 ans... Bon anniversaire

Les Chouchous