Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

vendredi 30 septembre 2011

LES NOMBRES : LE 9

Si Matthieu pleure au lieu de rire,
Le vin en vinaigre vire.



Septembre qui fut le septième mois de l’année au temps des Romains à reculé à la neuvième  place quand les saints Jules et Grégoire ont réformé le calendrier.
Multiple de trois, le neuf apparaît assez souvent en souvenir des Muses qui étaient neuf , et de Déméter qui chercha sa fille  Perséphone pendant neuf jours.
Les chrétiens pratiquants font souvent des « neuvaines ».
Le tribut payé à Minos par Athènes tous les neuf ans était de sept jeunes gens et sept jeunes filles. Ce qui renvoie fort justement au nombre sept que ce joli mois rechigne à quitter.




jeudi 29 septembre 2011

Fantastique Amérique (fin)


"Reculez tout le monde!"
"Regarde, il a un doigt!"
"ALLONS, LA! FAITES RECULER L'BEAU SEXE!"
"Il lui a pris une oreille, regarde!"
"Qu'est-ce qui s'passe?"
"C't'une femme qu'est tombée;... dû s'évanouir, probab'!..."
La suffocante odeur de goudron imprégnait toute la colline. Le ciel était noir et le vent soufflait avec force.
"DEPECHEZ-VOUS D'BRULER L'NEG' AVANT QU'Y PLEUVE."
Big-Boy vit la foule refluer, laissant un petit groupe d'hommes autour du feu. Alors pour la première fois, il put voir Bobo. Un corps noir étincela dans la nuit. Bobo se débattait, se tordait; ils lui ligotaient les bras et les jambes.
Quand il les vit renverser le tonneau, il se raidit. Un hurlement vibra dans la nuit. Il savait que Bobo venait d'être recouvert de goudron. La horde recula. Il vit un corps ruisselant de goudron tourner et scintiller.
" IL EST SERVI, L'SALAUD!"
Soudain tout se tut. Alors, il se rejeta violemment en arrière. Le vent lui apportait, semblable à une blanche rafale de neige, une spirale de plumes blanches qui allait en s'élargissant dans l'obscurité. Les flammes montaient à la hauteur des arbres. Le hurlement retentit de nouveau. Frissonnant, Big-Boy regarda. La foule dévalait la pente en courant, découvrant complètement le feu. Ilvit alors une masse blanche enveloppée de flammes jaunes qui se convulsait et entendit des hurlements se succédant sans interruption, le dernier plus perçant que le précédent. Maintenant la foule se taisait et se tenait immobile, contemplant d'en bas la masse blanche convulsée qui, peu à peu, noircissait dans un berceau de flammes jaunes...
 Extraits de la nouvelle : Le Départ de Big-Boy.  

mercredi 28 septembre 2011

Fantastique Amérique (6)

"Hé, v'nez donner un coup de main par ici."
"Allons-y, oh! hisse!"
"Encore un coup! tout droit! mets-toi à l'aut 'bout."
"J'ai les plumes, là dans cet oreiller!"
"APPORTEZ ENCORE DU BOIS;"
Big-Boy voyait le tonneau entouré de flammes. La foule recula, formant un cercle sombre. Y z'allaient le découvrir là! il fut pris d'une folle envie de bondir hors du trou et de voler à travers la colline. Mais ses jambes refusèrent de bouger. il regarda de tous ses yeux, cherchant Bobo. Son regard s'attarda sur une longue tache foncée, près du feu. Attisées par le vent, les flammes s'élancèrent très haut. Il sursauta. La tache noire avait remué. Seigneur, c'est Bobo! c'est Bobo!...
Il perçut l'odeur du goudron, d'abord très légère, puis plus forte. Le vent la lui soufflait en plein visage, puis la chassait. Ses yeux le brûlaient, il les frotta avec ses doigts, il éternua. Il vit la horde se rapprocher du feu. A la lueur des flammes, les visages étaient durs et anguleux. D'autres hommes et d'autres femmes grimpaient la colline. La longue tache foncée fut noyée dans la cohue.

A suivre (6)

mardi 27 septembre 2011

Fantastique Amérique (5)

... Big-Boy vit des hommes se mouvoir sur la colline. Parmi eux on distinguait une longue tache noire. Ca doit êt' Bobo, ça doit êt' Bobo qu'y portent... Y vont l'amener ici. Y devrait se lever et courir. Il sera les dents et passa la main sur son front, la retirant toute mouillée. Il essaya d'avaler sa salive sans y parvenir; sa gorge était sèche. Ils avaient recommencé à chanter/
"On pendra tous les nèg' à un pommier sauvage."
Maintenant, il y avait des femmes qui chantaient. Leurs voix donnaient au chant une sonorité plus pleine, moins heurtée. Cela montait par vagues qui ondoyaient au-dessus de la cime des arbres. Le ciel était lourd et bas, chargé de nuages. le vent se levait. par instants, le cri d'un grillon coupait bizarrement le chant de la foule. Un chien avait grimpé jusqu'à la pointe extrême de la colline. Chaque fois que les voix retombaient, son hurlement flottait, emplissant la nuit.
Big-Boy se recroquevilla lorsqu'il vit la première grande flamme illuminer tout le versant de la colline. Allaient-ils le voir là? ensuite il se rappela qu'en se tenant dans la lumière on ne  voyait pas dans le noir. A un moment où les langues de flammes jaillissaient plus haut, il vit deux hommes grimper la pente en roulant un tonneau.

A suivre (5)

lundi 26 septembre 2011

Fantastique Amérique (4)


... "Vu quéqu'chose?"
"Non. Et vous?"
"Non."
"Tu crois qu'y z'ont pu s'sauver?"
"J'sais pas, c'est dur à savoir."
"Ces enfants d'putain d'saloperies d'nègres!"
"On d'vrait tous les tues ces salops d'noirs, qu'y n'en rentre plus un seul dans l'pays."
"En tous cas, Jim en a eu deux."
"Mais Berthe a dit qu'y z'étaient quatre!"
"Où est-ce qu'y peuvent bien s'cacher, Bon Dieu?"
"Elle a dit qu'y en avait un qui s'appelait Big Boy ou quéqu'chose comme ça."
"On a été l'chercher dans sa cabane."
"Ouais?"
"Mais on l'a pas trouvé."
"Ces nègres se tiennent les coudes, y n'donneront jamais un des leurs."
"On a fouillé tous les coins et recoins de la cabane, mais on n'a pas trouvé la queue d'un poil. Alors on a flanqué le vieux et la vieille dehors et onb a mis l'feu à la baraque..."
"Vingt dieux! c'que j'aurais donné pour êt 'là!"
" Fallait l'entendre gueuler la vieille négresse..."

A suivre (4)

dimanche 25 septembre 2011

Fantastique Amérique(3)

Il changea de position pour atténuer le froid causé par l'humidité du sol et repassa en mémoire les évènements de la journée. Ouais, il avait raison, bon dieu, d'pas vouloir aller nager. Et s'il avait suivi son idée, y aurait jamais été et s'serait pas fichu dans c'pétrin. D'abord il avait dit non. Mais quoi, en fin de compte, il avait fait comme les aut'. Ouais, il aurait dû aller à l'école c'matin-là, comme m'man lui avait dit. Pis merde, on n'a pas idée d'passer  son temps à tracasser les gens pour les envoyer à l'école! C'était ça qui vous gâchait l'existence, êt'là tout l'temps à vouloir vous expédier un type à l'école. Y n'aurait pas tous ces embêtements si n'y avait eu cette foutue école! Rageusement il arracha le brin d'herbe de sa bouche et le jeta, démolissant la petite école rouge...;
Ouais, si y s'étaient tous t'nus tranquilles quand c'te vieil' femme blanche s'était amenée, p'têt' qu'é serait fichu le camp. Mais on sait jamais avec ces blancs. P'têt' qu'é serait pas partie du tout. P'têt' que le blanc les aurait tués tous! Tous les quatre! Tous les quatre! Ouais, on sait jamais avec ces blancs. D'un aut' côté p'têt' que c'te femme blanche el' aurait rigolé et serait partie. Ouais, p'têt' que ce blanc aurait dit: Foutez-moi le camp d'ici, bande de sales bâtards de nègres! Vous savez pourtant que vous n'avez pas le droit d'mett' les pieds ici, nom de Dieu! Alors y z'auraient attrapé leurs affaires et filé tous comme des zèbres... Il chassa l'homme blanc de son esprit. Qu'est-ce qu'y fabriquait donc Bobo? Pourquoi y s'grouillait pas d's'amener...
... Il entendit des pas. puis des voix, mais très affaiblies et très lointaines, cette fois.
(A suivre ) 3

samedi 24 septembre 2011

Fantastique Amérique

... Il s'arrêta épuisé, noyé de sueur. De la bave mouillait le coin de ses lèvres. Il cracha et frémit de dégoût. Prudemment il s'approcha du trou et jeta un regard à l'intérieur. Si seulement il avait une allumette. Son imagination lui montrait des nids pleins de serpents là dans le fond. Il enfonça son bâton dans le trou et farfouilla dedans. Puis il se pencha et regarda de nouveau. Ca doit pouvoir aller maintenant. Il examina les alentours puis son regard se reporta sur le serpent mort. Ensuite il se mit à genoux et entra lentement dans le trou à reculons. Une fois dedans, il eut l'impression qu'ils devaient grouiller autour de lui, prêts à frapper. Il lui semblait les voir tellement il les sentait présents, lovés et raidis dans l'attente. Dans le noir, il imaginait leurs longs crochets blancs prêts à mordre son cou, son dos, ses mollets. Il avait envie de sortir, mais il se tint tranquille. Oh! pis, bon sang quoi, se dit-il, si y'en avait des serpents là n'dedans, y a déjà longtemps qu'y m'auraient piqué. Une partie de sa frayeur l'abandonna et il se décontracta.
Appuyé sur les coudes, le menton dans les mains, il s'installa. L'argile était froide à ses genoux, mais le morceau de pain de maïs lui tenait chaud à la poitrine. Sa soif revint et il eut un violent désir d'eau fraîche. Il avait faim aussi, mais il ne voulait pas manger le pain de maïs. Nan, pas maintenant. P'têt dans un p'tit bout de temps, quand Bobo serait là. Alors ils le mangeraient tous les deux...
... L'obscurité s'épaississait lentement. Quelque part il n'aurait su dire où, au juste, un criquet entama son chant heurté, indécis. L'air devenait lourd et doux. Il regarda dans la direction des champs, impatient de voir arriver Bobo....
A suivre (2)

vendredi 23 septembre 2011

Fantastique Amérique

Les USA ne bougent pas vite dans leur tête. La peine de mort s'y est encore appliquée l'avant-dernière nuit et comme de juste c'était un noir dont la culpabilité n'était même pas certaine...
Il existe outre-Atlantique, trois sortes d'habitants: ceux qui sont là depuis toujours et dont on a rogné l'espace vital au maximum pour le plus grand profit des seconds; ceux qui sont venus là dans l'espoir d'y trouver un monde meilleur; et puis, il y a ceux qui n'ont rien demandé, qui n'ont jamais voulu venir y vivre, ceux qu'on a amené de force et à qui on a bien du mal à accorder une place...

- Le rire aux lèvres, quatre jeunes noirs surgirent du bois et s'avancèrent sur l'herbe rase de la pâture. Pieds nus, ils se balançaient en marchant tout en tapant avec leurs bâtons dans les broussailles et les lianes entremêlées...

Voici comment débute l'histoire de quatre gamins qui vont se baigner au lieu d'aller à l'école; malheureusement, ils sont noirs, dans le Sud des Etats-Unis, vers 1946. L'équipée tourne mal et l'un d'eux, Big Boy, doit s'enfuir...

Il piqua vers la voie du chemin de fer, droit sur le soleil couchant. Sa main gauche appuyée contre son coeur y maintenait la pain de maïs tout chaud... Par moments, il trébuchait sur les traverses car ses souliers trop étroits lui faisaient mal. La soif lui brûlait la gorge, il n'avait pas bu depuis midi. Quittant la voie, il obliqua vers une colline dont il franchit la crête en courant, suivant la route de Bullard. Ses pieds glissaient et patinaient dans la poussière. Le regard braqué droit devant lui, craignant chaque taillis, chaque arbre. Il souhaitait qu'il fît nuit. S'il pouvait atteindre les fours sans rencontrer personne! Soudain, une pensée le frappa avec la violence d'un coup de massue. Il se rappela les histoires de cela. Et si on mettait des limiers à ses trousses? Seigneur! Si par exemple une meute de molosses écumants et hurlants lui déchiraient la viande? Il sentit le coeur lui manquer et commença à tirer la jambe. Ouais, c'est ça qui z'allaient envoyer après lui, des molosses! Et alors y'aurait pu moyen qui s'défile! Pourquoi p'pa l'avait-y pas laissé prendre ce fusil! Il s'arrêta. L'mieux à faire était d'aller che'cher c'fusil; et à c'moment là, quand y s'amèneraient, il en expédierait quéqu'z'uns avec lui...
(A SUIVRE) Richard WRIGHT - Les Enfants de l'oncle Tom (1)

mercredi 21 septembre 2011




Quand tu te lèves le matin,
remercie pour la lumière du jour,
pour ta vie et ta force.
Remercie pour la nourriture 
et le bonheur de vivre.
Si tu ne vois pas de raison de remercier,
la faute repose en toi-même.

TECUMSEH, chef shawnee (1768- 1813)

mardi 20 septembre 2011

Wichikapache

Une nuit je refaisais le monde avec mes voeux.
Alors j'ai pensé qu'il y avait trop d'étoiles
dans le ciel
et pas assez de lumière par en dessous,
dans la terre.
C'est alors que j'ai fait le voeu que descende une étoile
pour cette taupe
une étoile qu'elle porterait sur son nez.
Elle l'emporta sous terre.
Elle se promenait par là en dessous avec elle
pour voir comment ça faisait.
A présent elle sort de temps en temps
pour laisser son étoile bavarder avec les autres étoiles
dans le ciel.
Il fait tout noir là-dedans
mais son nez sait où il va.

Howard A. NORMAN- L'os à voeux


lundi 19 septembre 2011

Philtre magique

Si tu veux que ton baiser ait le parfum de l'automne, que sa saveur retienne pareillement aux rets de la ronce, fait de l'esprit de la haie ton allié en pressant le jus de ses mûres.

Mets dans un bocal un kilo de mûres
écrasées par un pilon de dolmen,
que tu couvriras d'un litre d'eau-de-vie.
Laisse macérer deux mois à clair-obscur
sans jamais remuer. Au bout de ce temps,
Passes-en le contenu à travers le voile
d'un hennin de Marluzenne. Ajoute ensuite
un sirop fait avec cinq cent grammes de sucre
et trois cent cinquante grammes d'eau pure.
Filtre le jus jusqu'à ce qu'il devienne aussi vif
et fluide que le sang des Vierges de haie.
Mets en bouteilles et tu seras ravie.

Pierre DUBOIS - Elficologue


Illustration  Claudine SABATIER

samedi 17 septembre 2011

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

APOLLINAIRE


vendredi 9 septembre 2011

Le Mufle et le Calice

-Le Mufle et le Calice-

Passant le long d'un pré fleuri
Un jeune veau,
S'en vint humer d'un beau grand lys 
L'odorante corolle.
Mais au fond du calice une abeille
Butinant pour sa ruche,
Dans sa tâche gênée par l'intrus,
Piqua le tendre mufle.
Meuglant sa douleur sans pareille,
Au fond des bois le veau s'en fût!

MORALITE:
L'insouciant poète est parfois mal compris
Du travailleur honnête!


mercredi 7 septembre 2011

Les Willies disent que septembre est le mai de l'automne. Le paysage se voile de brume d'or, offre des ouateuses passerelles, des écheveaux de filandres, des quenouillées de fils de la Vierge: "Ramasse ces fils, jetins, filandres, que la chevelure des Fées abandonne aux perles du matin. Fais-en des pelotons... et lorsqu'au bureau, durant les réunions de travail, les conférences qui t'ennuient, tu voudras t'échapper vers les pays exquis, dévide ta bobine et suis-en le fil. On te croiras là, mais tu n'y seras plus."

Pierre DUBOIS - Elficologue

Illustration Claudine SABATIER

samedi 3 septembre 2011

C'est la rentrée

A la Sainte-Aubierge,
Vole fil de la Vierge.



Profession de foi du cancre

Moi, j’aime pas l’école !
Et pis d’abord, la maîtresse, elle sait rien ! Elle arrête pas de me poser des questions : Mais où est donc Ornicar ? Mais où est donc Ornicar ? Tous les ans elle le cherche ; elle l’a pas encore trouvé ! Qui a cassé le vase de Soisson ? Comment je pourrais le savoir ? J’y étais pas ! Et de toute façon, c’est pas moi !
Et quand elle pose pas de questions, elle affirme des trucs pas croyables ; par exemple, Charlemagne : l’Empereur à la Barbe Fleurie ! Eh ben, il en avait pas de barbe !  Il paraît même qu’il savait pas lire. Ca l’a pas empêche de devenir empereur !
Et pis, nos ancêtres les Gaulois : je vois pas comment ils pourraient être les ancêtres de toute la classe. Ou alors, y’avait des Gaulois en Chine et en Afrique !
Non, moi j’aime pas l’histoire ! J’aime pas les maths non plus ! Ca intéresse qui les trains qu’arrivent pas à l’heure, les robinets qui coulent, la vaisselle et les œufs qui cassent et pis les piquets de clôture ; ça, les piquets de clôture ! les mecs, y sont même pas fichus d’avoir assez de barbelés pour tous leurs piquets ! A nous d’arranger leur coup !
En revanche, les vraies énigmes, on survole : qui était le Masque de Fer ? deux lignes, trois minutes ! Qui a inventé les nouilles ? Marco Polo ou les Chinois ? Personne ne pose la question ! C’est pas scientifique !
Ah et pis les sciences ! parlons-en des sciences ! Leçons de Choses ça s’appelle ! et là on nous raconte des trucs ! des trucs difficiles à croire : par exemple, il y aurait dans un pavillon en banlieue parisienne un cheval d’un mètre ; un maître étalon, ils l’appellent ! Et ce serait, tenez-vous bien, parce qu’il mesure un mètre que le mètre mesure un mètre ! A quoi ça ressemble ? Un cheval d’un mètre, c’est pas un étalon ! Juste un poney !
J’aime pas le français non plus : toutes les semaines, composition française ! Et là, il faudrait qu’on raconte tout ce qui se passe à la maison : les vacances, le nouveau petit frère, comment est ma mère , comment est mon père, qu’est-ce qu’on fait le soir, à quoi je pense avant de m’endormir… C’est discret, je vous jure ! Elle mériterait, la maîtresse, que je raconte la vérité ! Elle aurait de quoi réfléchir pour le trimestre !
Il y a aussi les Grands Auteurs ; pourquoi ils ont dit ci, pourquoi ils ont dit ça, pourquoi ils ont mit une virgule là, un point virgule ailleurs et qui ils étaient et ce qu’ils ont fait et pourquoi ceux du 17° siècle sont partis à la campagne : Corneille sur Racine de La Bruyère boit l’eau de la Fontaine Molière. J’irais bien, moi aussi , regarder les oiseaux….Mais les vacances, c’est pas pour tout de suite… dans le fond, ce qu’il y a de mieux à l’école, c’est les vacances !


Les Chouchous