Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

mercredi 20 avril 2011

L'âme des poètes




DELFICA

La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance,
Au pied du sycomore ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte ou les saules tremblants,
Cette chanson d'amour qui toujours recommence?...

Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient les dents,
Et la grotte fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence?...

Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours!
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique...

Cependant, la sibylle au visage latin
Est endormie encore sous l'arc de Constantin.
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.

NERVAL

1 commentaire:

croukougnouche a dit…

La sibylle au visage endormi.. les pas s'éloignent et résonnent sous l'arc ancien.. Daphné a oublié les rêves des siècles passés , mais les herbes folles qui chaque année envahissent les pierres disjointes du chemin pavé savent encore la belle chanson..

Les Chouchous