Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

lundi 31 janvier 2011

L'âme des poètes

D'un vol silencieux, le grand Cheval ailé
Soufflant de ses naseaux élargis l'air qui fume,
Les emporte avec un frémissement de plume
A travers la nuit bleue et l'éther étoilé.


Ils vont. L' Afrique plonge au gouffre flagellé,
Puis l'Asie... un désert... le Liban ceint de brume...
Et voici qu'apparaît, toute blanche d'écume,
Le mer mystérieuse où vint sombrer Hellé.


Et le vent gonfle ainsi que deux immenses voiles
Les ailes qui, volant d'étoiles en étoiles,
Aux amants enlacés font un tiède berceau;


Tandis que, l'oeil au ciel où palpite leur ombre,
Ils voient, irradiant du Bélier au Verseau,
Leurs Constellations poindre dans l'azur sombre.


José Maria de HEREDIA

dimanche 30 janvier 2011

Mots d'auteurs

Ta tâche n'est pas de chercher l'amour,mais simplement de chercher et trouver tous les obstacles que tu as construits contre l'amour.

RÛMI

jeudi 27 janvier 2011

mercredi 26 janvier 2011

Mots d'auteurs

L'attente est pareille à des ailes. Plus les ailes sont fortes, plus le vol est long.


RÛMI


Afficher l'image en taille réelle

samedi 22 janvier 2011

Tchaikovsky - Piano Concerto 1 - B Flat Minor

La bête à sept têtes (glané à Malte)

Il y avait près de la ville de Mdina , dans l’île de Malte, un serpent à sept têtes . Chaque année, il exigeait en tribut une jeune fille qu’il dévorait … ou pire ! Sinon, il pissait dans la rivière qui n’était pas déjà bien vaillante.
Quand il eût dévoré (ou pire !) toutes les vierges de l’île, vint le tour de la fille du sultan, qui promit de la donner en mariage à celui qui oserait affronter le monstre. Bien évidemment, personne ne se montra.
Le jour venu, le sultan dut livrer sa fille qu’un esclave noir devait garder jusqu’à la venue de la Bête.
Pendant qu’ils attendaient, survint un Cavalier. La jeune fille lui cria de se sauver, mais le Cavalier était brave ; il répondit qu’il n’avait pas peur du monstre. Il s’approcha, tenant son cheval en main et s’étendit sous un arbre, à même le sol et après avoir dit à la jeune fille de le réveiller quand le serpent approcherait ; fatigué, il s’endormit.
Des gouttes d’eau sur son visage l’éveillèrent ; surpris, il se dressa. Le monstre approchait et la jeune fille paralysée de terreur, pleurait .C’étaient ses larmes qui avaient mouillé le visage du Cavalier. Il se retourne, saute sur son cheval, et d’un vigoureux coup d’éperon, le force à approcher du serpent. D’un seul coup d’épée, il coupe la tête principale, recule, charge à nouveau et coupe deux autres têtes. Le serpent affaibli bat en retraite et tente d’aller se cacher. Pendant ce temps, le Cavalier reprend son souffle, rattrape la bête et coupe les têtes restantes. Le serpent s’écroule dans une mare de sang.
Quand il cesse de respirer , le Cavalier descend de cheval, coupe les sept langues ,les emballe dans un mouchoir, puis reprend sa route.
La princesse retourne chez son père, toujours conduite par l’esclave noir qui se vante alors d’avoir abattu le monstre et réclame la main de la princesse.
Le sultan se souciait aussi peu  d’avoir un esclave noir pour gendre que sa fille de l’avoir pour mari.
-« Cet homme dit-il la vérité ?
. Mais non, dit-elle, un Cavalier qui se trouvait là s’est battu comme un lion ; c’ est lui qui a tué le dragon. !
L’esclave alors, retourne sur le lieu du combat , ramasse les têtes et les apporte au sultan pour preuve de sa victoire.
Le sultan obligé de tenir sa parole, fit une grande fête pour les noces de la princesse et l’esclave se tenait à la place d’honneur aux côtés de sa fiancée.
Dans la ville en liesse, arrive le Cavalier qui parvient au palais et se mêle aux invités. Les têtes sont exposées , l’inconnu les examine les têtes et très respectueusement demande au sultan : -« Sire, cette Bête n’avait donc point de langues ?
-Comment serait-ce possible ? Chaque tête à une langue bien sûr !
-Envoyez vos hommes vérifier, vous verrez qu’elle n’en a pas.
On vérifia ; la Bête n’avait pas de langues
-« Peut-être, continua le Cavalier , celui qui prétend avoir tué le serpent ne dit-il
pas la vérité ?
Le sultan était déconcerté ; l’esclave noir lui, pâlissait à vue d’œil. La princesse avait retrouvé le sourire et les invités ouvraient de grands yeux.
Quand le sultan eut retrouvé ses esprits, il dit sévèrement : »Mais alors, qui donc à tué le serpent ? Et où sont les langues ?
L’étranger sortit son mouchoir, l’ouvrit et montra les langues. Puis il dit : apportez les têtes et voyez si ces langues leur appartiennent. On ne put que constater : les langues s’adaptaient parfaitement aux têtes.
La jeune fillerose d’émotion, prit la main du Cavalier et dit au sultan « Je le reconnais, mon père. C’est cet homme qui m’a sauvée.
-« Fort bien dit le sultan soulagé ! Qu’on mette à mort cet esclave menteur. Quand à moi, Cavalier, je n’ai qu’une parole, ma fille sera votre épouse.
On les maria, la fête dura trois jours et trois nuits…
Mais quand les nouveaux mariés furent seuls dans la chambre nuptiale, le Cavalier tira son épée, la posa au mitan du lit et dit à sa nouvelle épouse de ne pas l’approcher. C’est ainsi qu’ils passèrent la nuit côte à côte sans se toucher . Le lendemain l’époux dit à sa femme de se donner à Dieu ; quand à lui , son rôle étant de pourchasser le mal à travers le monde, il devait continuer sa route.
Chacun s’en fut par son propre chemin….mais le conte ne dit pas si la princesse suivit le conseil de cet étrange époux….

On reconnaît un épisode du "Conte des Deux Frères.
Les chevaliers de Malte sont nommés dans l'île les Cavaliers ; ils font voeu de célibat. NDLC

mardi 18 janvier 2011

Le Raton-Laveur et le Loup posé sur 2021

(Conte des Indiens Renards du Wisconsin)

Avez-vous déjà vu un raton-laveur ? Avec ses yeux malicieux derrière son masque noir, il a toujours l’air de s’amuser… On se dit : « C’est un gentil… » ; on ne se méfie pas de lui.
Un jour, dans la forêt, il rencontre le loup :
-« Alors, Grand Frère, bonne promenade ? »
-« Oh Petit Frère ! J’ai terriblement faim ; aurais-tu par hasard quelque chose à manger ?
Le loup qu’il soit d’un pays ou d’un autre, est toujours affamé.
Raton-laveur, l’air innocent, répond en farfouillant dans sa fourrure :
-« Je n’ai pas grand-chose tu sais, juste un vieux croûton ; tu ne manges pas de ça, toi ! »
-« Oh, donne toujours ! J’ai tellement faim ; ça ira pour cette fois. »
Et vous savez ce qu’il lui donne, Raton-laveur, en guise de croûton ? Un morceau de crotte d’élan emballé dans un feuille d’érable !
Loup le glouton, l’avale sans faire attention et poursuit son chemin en compagnie de Raton-laveur, qui fredonne entre ses dents :
-« Le Loup a mangé ma crotte, euh ! Le Loup a mangé ma crotte, euh ! »
Loup qui n’a pas bien saisi demande :
-« Qu’est-ce que tu racontes ? »
-« Oh rien ! C’est une chanson à propos d’arbres… »
-« Ah ! Dommage, je croyais que tu avais trouvé autre chose à manger ; j’ai encore très faim. »
Ils marchent encore un moment et raton-laveur recommence à chanter à voix basse . Loup lui demande encore s’il n’a rien trouvé à manger, quand ils arrivent au pied d’un grand bel arbre.
Alors Raton-laveur chante à nouveau sa chanson, mais cette fois à voix haute et en articulant bien. Loup n’en croit pas ses oreilles :
-« Qu’est-ce que tu viens de chanter ? »
-« C’est ma crotte, euh, que tu as mangé ! Tralala ma crotte, euh ! Tralalalalère ! »
Et tout en chantant, il grimpe à l’arbre ; prudent, Raton-laveur ! Ecoeuré, Loup crache et se frotte le museau avec les pattes :
-« Oh le sale ! le dégoûtant ! attend un peu que je t’attrape ! C’est toi que je vais manger ! »
Raton-laveur pendant ce temps est arrivé en haut de l’arbre et installé confortablement entre deux grosses branches, il nargue le loup :
-« Grimpe si tu as faim, dé pêche toi… »
Loup le nez en l’air, prend sa voix la plus douce :
-« Tu ne vas pas redescendre, Petit Frère ? »
-« Oh, ça ne devrait pas tarder ! Dès que je serai endormi, je tomberai tout seul. »
Loup ricane :
-« Alors dors bien, Petit Frère ; je t’attend ! »-
Loup allume un feu et se couche à côté ; Raton sur sa branche le guette. Dès qu’il le voit assoupi, il lui lance sur le nez un gros morceau d’écorce ; Loup s’éveille et n’écoutant que son estomac, mors dedans. Furieux, il recrache et crie à Raton :
-« Petit Frère, tu es un tricheur ! je croyais que c’était toi qui était tombé ! »
Silence de Raton ; Loup se rendort. Au premier ronflement, c’est une branche qui lui atterrit sur le museau. De nouveau il mort goulûment, et de nouveau il est déçu. Il gémit :
-« Petit Frère, Petit Frère, pourquoi fais-tu ça ? Toute la journée, tu n’a fait que te moquer de moi ! »
-« Désolé, Grand Frère, je n’ai pas fait exprès ! C’est en m’allongeant que j’ai fait tomber la branche ; maintenant, je vais dormir ! »
Loup, plein d’espoir, attend que raton-laveur s’endorme et tombe mais finalement, c’est lui qui s’endort. Le museau sur les pattes, il ronfle ; Raton-laveur écoute, lance quelques brindilles, Loup ne bouge pas. Doucement, avec prudence, Raton descend de branche en branche ; arrivé au pied de l’arbre, il s’approche de Loup qui ne remue pas un poil, pas une oreille. Alors il dit à l’endormi :
-« Bonne nuit, Grand Frère, ton casse-croûte s’en va ! »-
Alors, il ramasse des crottes de lapin qu’il délaye dans une flaque d’eau, puis avec la mixture, il barbouille les yeux de Loup.
Toute la nuit, la bouillie de crotte a bien le temps de sécher. Quand Loup se réveille, impossible d’ouvrir les yeux :
-« Qu’est-ce qui m’arrive ? J’ai les yeux qui brûlent et je n’y vois plus rien ! il faut vite que j’aille à la rivière pour me nettoyer. »
Loup n’a pas fait trois pas qu’il se cogne dans un arbre :
-« Quel arbre es-tu, mon Oncle ? »
-« Je suis un chêne. »
-« Est-ce que je suis loin de la rivière ? »
-« Encore assez ; tu es au bord de la Prairie. »
Loup continue son chemin et se cogne à nouveau :
-« Quel arbre es-tu, mon Oncle ? »
-« Je suis un hickory. »
-« Et la rivière est encore loin ? »
-« Tu es sur la colline ; la rivière est en bas. »
Loup descend la pente et se cogne encore :
-« Quel arbre es-tu, mon Oncle ? »
-« Je suis un sycomore. »
-« Suis-je bientôt à la rivière ? »
-« Tu es sur le chemin qu y descend. »
Loup continue et heurte un arbre une fois de plus :
-« Quel arbre es-tu mon oncle ? »
-« Je suis le saule. »
-« Alors, je suis près de la rivière ? »
-« Elle est juste devant toi. »
Loup qui ne voit toujours rien entre dans l’eau ;
-« Jusqu’où ai-je de l’eau ? »
-« Jusqu’aux genoux, dit la rivière. »
Loup avance de quelques pas :
-« Jusqu’où ai-je de l’eau ? »
-« Jusqu’au ventre, dit la rivière. »
Loup s’enfonce un peu plus avant :
-« A quelle hauteur est l’eau, maintenant ? »
-« Tu en as jusqu’au menton, dit la rivière. »
Loup fait un pas, encore un pas, et puis un autre ; il ouvre la gueule pour dire : « Jusqu’où… », mais l’eau lui entre jusqu’au gosier et Loup ne dit plus rien car Loup est noyé !
AMER INDIEN
.

jeudi 13 janvier 2011

Les Fileuses et Demoiselles des cairns laissent parfois dans la fuite furtive de leurs "danseries" des "pierres de janvier" dont la possession procure bien des avantages: il s'agit de topazes et d'améthystes.
La topaze, pierre veillée par les serpents de Topazins, est de toute-puissance. Elle écarte la jalousie et les désirs de vengeance, attire la passion, la générosité et l'amitié sincère. S'assombrit devant le mensonge, mais s'éclaire au contact d'un coeur loyal.
L'améthyste est pierre de noblesse. Elle conduit aux vertus spirituelles. Ses teintes lie-de-vin, ses éclats de violette dissipent à la fois l'ivresse et attirent vers soi les bienfaits des Floralières.

Pierre DUBOIS - Elficologue


mercredi 12 janvier 2011

Mots d'auteurs

Eh bien! tâche que ce soit un beau conte à conter dans les jardins de l'Oronte.


Maurice BARRES

Oui, oui, Maurice Barrès!  je sais tout ce qu'on peut en dire, mais s'il vous vient en main ce petit livre: Un Jardin sur l'Oronte, ne vous en privez pas : c'est une perle!



Pour ceux qui s'y perdent....

Au départ, il y a eu Almanachronique , dédié comme tous les almanachs à un peu tout,mais principalement aux traditions, aux contes, aux légendes, à la musique, littérature, poésie, cuisine, fleurs plantes et jardins et quelquefois, rarement des ouvrages tels que patchwork ou tricot, les animaux et la nature en général...
Puis j'ai ouvert RV contes,  où on trouve tout ce qui à trait aux contes, légendes et à ceux qui les font cheminer...
Et ensuite, GD scendu , consacré  à la nature aux jardins et par suite à la cuisine qui vient bien souvent (on l'espère) de la nature et du jardin...
Ce qui fait que les deux dernières années ont été un peu fouillis et que ça va s'arranger dans les mois qui viennent. avez-vous constaté que c'est déjà commencé???
Et n'hésitez pas à rappeler à l'ordre la chroniqueuse un tantinet bordélique et qui parfois n'a pas de suite dans les idées.
En tout cas, à tous, merci de vos commentaires critiques ou élogieux qui aident à faire avancer la machine et aussi de vos conseils et suggestions et merci de me lire avec tant d'amitié et de fidélité
Tous, je vous embrasse....
Afficher l'image en taille réelle
PS. J'ai longtemps eu envie de prendre ce portrait pour avatar, mais j'aime avancer à visage découvert... alors tant pis! c'est moins drôle, mais c'est plus vrai...

MOI...

mardi 11 janvier 2011

GANYMEDE alm

En Asie Mineure , il y a bien longtemps, le roi Tros et la reine Callirohé, eurent trois fils ; Ganymède le plus jeune était d’une rare beauté. Imaginez des yeux d’améthyste sous des boucles noires, une  peau couleur d’ambre ; il était grand, admirablement bâti, en somme parfait !
Ce qui n’empêcha pas son père de l’envoyer comme les autres garçons de son âge, garder les troupeaux. Et c’était bien normal ; en ce temps-là, les fils de rois étaient souvent bergers. Sans doute est-ce la raison pour laquelle ils ont longtemps gardé l’habitude d’épouser des bergères !
Zeus un jour, passant dans ces parages sous l’apparence d’un mortel… (On remarquera que Zeus se promène toujours sous une autre apparence que la sienne !)… Zeus donc, un jour passant par là, vit Ganymède avec son bonnet phrygien et son petit manteau rejeté sur l’épaule. Cupidon qui n’est jamais bien loin,  voit en même temps son parrain qui regarde le jeune homme et le bon tour à lui jouer. Il baisse sur ses yeux son bandeau ce qui ne l’empêche pas de viser juste et, pan dans la fesse de Zeus !... une flèche d’or ! Machinalement, le dieu la retire ; mais elle a déjà produit son effet.  Le voilà si bouleversé par la beauté du jeune homme, qu’il voit avec stupeur des plumes lui pousser, ses bras se changer en ailes, son nez en bec et ses doigts en serres. D’émotion il s’envole et du plus haut de l’azur, fond sur le jeune homme qu’il enlève dans les airs.
Pendant que Cupidon se sauve, Zeus, fou d’amour,  atterrit sur l’Olympe au beau milieu des Dieux occupés comme souvent à banqueter de nectar et d’ambroisie. A la vue de l’enragé trousseur de chitons, ramenant sous son aile un jeune garçon, ils partent en chœur d’un de leurs célèbres fous- rire.
Héra pour sa part riait jaune ! Elle devait déjà se méfier de toutes les femelles mortelles ou non que croisait son époux ; si désormais elle devait aussi se méfier des jeunes mâles, sa vie ne serait plus une existence. Dur pour une immortelle !
Zeus, devant la réaction qu’inspirait son nouveau tableau de chasse, pensa perdre son autorité ; il lui fallait d’urgence trouver une parade. Avisant la jeune Hébé servant à boire à la ronde, il tonna :
-« Puisque notre chère Hébé nous quitte pour épouser Héraclès, j’ai songé à la remplacer. Ce jeune homme se nomme Ganymède, il sera désormais notre échanson et pour éviter qu’il ne nous quitte un jour, je lui fais don de l’immortalité. »
Pendant ce temps sur terre, le roi Tros ne décolérait pas. Il faisait retentir les bois et les collines de ses imprécations. Zeus le misérable, lui avait ravi son fils, le meilleur, le plus beau et dans quel but ! Le Dieu des Dieu avait jeté le déshonneur sur sa famille ; rien, non rien ne pourrait jamais réparer une telle injure.
Zeus en pleine idylle avec son nouvel échanson se moquait pas mal de Tros et de ses revendications. Les autres dieux troublés dans leur quiétude par ces plaintes sans fin le prièrent de faire quelque chose.
Zeus avait dans ses écuries deux magnifiques chevaux blancs. Des coursiers « rapides comme la tempête » et « plus légers que l’air », immortels de surcroît. Il en fit cadeau à Tros en échange de son silence… qu’il obtint !
Ce qui fit dire plus tard à des malveillants que le roi Tros avait vendu son fils en échange de deux chevaux….

lundi 10 janvier 2011

Le Conteur

... ha! toutes sortes d'hommes dans leurs voies et façons: mangeurs d'insectes, de fruits d'eau; porteurs d'emplâtres, de richesses! l'agriculteur et l'adalingue, l'acuponcteur et le saunier; le péager, le forgeron; marchands de sucre, de cannelle, de coupes à boire en métal blanc et de lampes de corne; celui qui taille un vêtement de cuir, des sandales dans le bois et des boutons en forme d'olives; celui qui donne à la terre ses façons; et l'homme de nul métier: homme au faucon, homme à la flûte, homme aux abeilles; celui qui tire son plaisir du timbre de sa voix, celui qui trouve son emploi dans la contemplation d'une pierre verte; qui fait brûler pour son plaisir un feu d'écorces sur son toit, et celui qui a fait des voyages et songe à repartir; qui a vécu dans un pays de grandes pluies; qui joue aux dés, aux osselets, au jeu des gobelets; ou qui a déployé sur le sol ses tables à calcul; celui qui a des vues sur l'emploi d'une calebasse; celui qui mange des beignets, des vers de palme, des framboises; celui qui aime le goût de l'estragon; celui qui rêve d'un poivron; ou bien encore celui qui mâche d'une gomme fossile, qui porte une conque à son oreille, et celui qui épie le parfum de génie aux cassures fraîches de la pierre; celui qui pense au corps de femme, homme libidineux; celui qui voit son âme au reflet d'une lame; l'homme versé dans les sciences, dans l'onomastique; l'homme en faveur dans les conseils, celui qui nomme les fontaines, qui fait un don de siège sous les arbres, de laines teintes pour les sages; et fait sceller aux carrefours de très grands bols de bronze pour la soif... ha! toutes sortes d'hommes dans leurs vies et façons et, soudain, apparu dans ses vêtements du soir et tranchant à la ronde toutes les questions de préséance, le Conteur qui prend place au pied du térébinthe....


SAINT-JOHN PERSE


summertime-miles davis ( Erwi )

dimanche 9 janvier 2011

A propos de Kay Nielsen

Peintre et illustrateur Danois, il a fait ses études à Paris , puis est venu à Londres pour y exposer ses oeuvres.
Il est né à Copenhague en 1886; sa mère était une actrice célèbre en son temps; son père après avoir été comédien a dirigé le Théâtre Royal Danois.
Ibsen, Björnnson, Grieg et Jonas Lie étaient des amis de ses parents.
Tout petit, il  dessine les personnages du folklore traditionnel scandinave. Quand il a 12 ans, c'est à un précepteur qu'on confie son instruction.
En 1904 , il part pour Paris faire des études de médecine, mais ne tarde pas à s'égarer vers Montparnasse. Il fréquente l'Académie Julian. Très influencé par Beardsley, Hokusai, Hiroshige et Utamaro, il devient illustrateur. Très mal rémunéré, il part pour Londres où il expose notamment aux Dowdeswell Galleries de New Bond Street et aux Leicester Galleries.
Il illustre en 1912 "En Perruques et Crinolines" des contes anciens dans la version de Sir Arthur Quiller-Couch.
En 1914, "A l'Est du Soleil et de la Lune" , légendes scandinaves rapportées par Asbörnsen et Moë, puis en 1924, les Contes d'Andersen, suivis en 1925 par le Hansel et Gretel de Grimm.
Romer Wilson collecte des contes du monde entier sous le titre de Red Magic que Kay Nielsen illsutre également.
Il finira ses jours comme décorateur de plateau àHollywood où il décédera presque oublié en 1957.

Les images que je vous propose ici proviennent d'un album intitulé "Kay Nielsen" paru aux éditions de Chêne en 1975.

samedi 8 janvier 2011

Fées, répandez partout la rosée sacrée des champs...


William SHAKESPEARE (Le Songe d'une Nuit d'Eté)


mercredi 5 janvier 2011

Janvier est le mois des Mères Banard et Vieilles Gagache, c'est le temps des Dames de Pluie que les jolies coquettes auraient tort de ne pas invoquer. La chanson des "pâles quenouilles" dit que l'ondée rend les cheveuxs aussi blonds et ondoyeux que la gerbe de blé ou aussi sombres et brillants que la moire des nuits. Que la pluie du matin efface les rides du Temps, donne peau de satin et que, "mariage pluvieux, mariage heureux".

Pierre DUBOIS - Elficologue

mardi 4 janvier 2011

Mots d'auteurs

"Comment se pouvait-il qu'avec une âme naturellement expansive, pour qui vivre c'était aimer, je n'eusse pas trouvé jusqu'alors un ami tout à moi, moi qui me sentais si bien fait pour l'être? comment se pouvait-il qu'avec des sens si combustibles, avec un coeur tout pétri d'amour, je n'eusse pas au moins une fois brûlé de sa flamme pour un objet déterminé?
Dévoré du besoin d'aimer, sans jamais l'avoir pu bien satisfaire, je me voyais atteindre aux portes de la vieillesse et mourir sans avoir vécu..."

Jean-Jacques ROUSSEAU

Les Chouchous