Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

jeudi 18 novembre 2010

Les trois plumes (traditionnel) 2


- « Si la plume, pensa-t-il , indiquait à mes frères la route à suivre, sans doute il me faut descendre cet escalier.
Il s’engagea sur les marches. Il faisait sombre, mais il y voyait suffisamment ; l’escalier semblait interminable. Enfin il se trouva devant une porte ; une lourde porte bardée de ferrures.  Il la poussa.
Dans une salle brillamment éclairée, autour d’une table de pierre ronde, se tenait une énorme grenouille qui semblait la mère des jeunes grenouillettes qui l’entouraient.
Elle tourna vers lui ses gros yeux :
- « Que viens-tu faire ici, jeune homme ?
-« Je viens chercher pour le roi mon père, le plus beau tapis du monde.
-« Le plus beau tapis du monde ! Vraiment ? C’est ton jour de chance mon garçon ! Va chercher mon coffret, dit-elle à une de ses filles
En quelques bonds, la jeune grenouille sauta dans une pièce voisine et revint portant le coffret.
La mère grenouille, après l’avoir ouvert, en sortit un tapis. Un tapis magnifique, au poil soyeux, orné de fleurs délicates et de couleurs comme seule la nature sait en produire.
Le jeune prince prit le tapis, très poliment remercia son hôtesse et remonta l’escalier qui le ramenait chez son père.
Les deux frères, chacun persuadé qu’il était le seul héritier valable,  ne s’étaient pas foulés. L’un avait acheté à un berger une peau de chèvre et l’autre chez un tisserand, une pièce de toile à sac.
Quand le moment fut venu de comparer les cadeaux, le roi ne put que désigner pour héritier son plus jeune fils.

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Les Chouchous